mordre le mot au sang et en faire sortir le sens. n'oubliez pas de laisser votre trace.

mercredi 27 janvier 2010

26.01.10

Pssssh! Entends-tu le son de l'écho qui nous dit de se taire?

Quoi?

Que dis-tu?

Je t'écoutes, je te suis. Oui, je comprends. Je vais le tuer, le son, lutter contre les décibels et arracher les notes à grands claquements de mâchoire. De la musique saignera les larmes du désespoir, retentira la plainte de la rébellion et se réveillera la riposte de la répétition. Je n'aurais pas peur car je me tiendrais debout, haute et fière, de l'écraser de mon talon d'acier. Je me batterais pour que le souvenir meurt, pour que les séquelles du passé s'abstiennent de représailles, pour que notre repos soit assuré de paix et d'amour phallique. Même si mes entrailles risquent d'être déchirées des écorchures des notes cassées, jamais je ne m'abaisserais l'échine à n'être qu'un éclat de bordel humain abandonné au milieu de la bataille. Même si nous ne sommes qu'un complot procastinateur, nous méritons mieux; mieux qu'une fin sans commencement, mieux qu'un début vide d'émerveillement. Notre bouche, muselée, ne sera jamais. Notre salive empreinte de paroles acides nous déliera du plomb totalitaire. Jamais l'écho crissant des pneus urbains ne nous liera.

Entends-tu maintenant le silence victorieux?

Pssssh! Pssssh!

Je suis certaine que oui, que oui, qu'enfin... que non.

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