mordre le mot au sang et en faire sortir le sens. n'oubliez pas de laisser votre trace.

dimanche 14 février 2010

L'intégrale

Intègres-toi, intègres-toi! Ne reste pas sur ton côté, roule, roule vers l'infini. Deviens un nombre infini-décimal qui s'enroule, roule vers le non-sens. Débarques dans l'autre réalité, l'infini dimension et réalise que jamais plus réel, tu seras. D'un 48 à une soustraction, d'un double à un cube, l'égalité tu n'obtiendras. Toujours, toujours un tercière tu seras, loin des autres, loin de moi et loin de la normalité. Une division t'arrêteras et te colleras au mur afin de t'adosser au pied de la lettre. Avec tous mais désintégrée, tu seras. On te reniera, t'oubliera au fond du cerveau, entre les arcsinus et les googlions, au fond d'une poussière d'araignée, intégrée à une pensée. Je t'enverrais une lettre une fois, un Z ou un @ afin que ton souvenir perdure comme une larme au milieu de la pluie.

mardi 2 février 2010

Vibrations de février

Des fois, on se demande par où commencer, on cherche, on trouve le début du fil d'Ariane. Mais on se retrouve toujours face à l'image fixe, sans décalage ni interférence; au présent emprisonné dans le moule journalier. Lié à l'envie d'être tout et d'escalader la montagne de l'extase, de danser nu dans la tempête solaire et d'exposer son intérieur à la vibration des sens. Tout cela pour enlacer l'orgasme et jouïr la vitalité de notre jeunesse.

L'enivrement commence souvent par un combustible, une substance étrangère qui paralyse la circulation sanguine pour s'abandonner, mourir et puis crier. L'éveil est alors instantanné. Le corps se soulève et annonce le plaisir, le rêve et l'ivresse. L'esprit s'abandonne au profit de l'irréel, quelques mouvements et puis la fin.

Je me souviendrais toujours de ma jeunesse. J'ai bien beau avoir peu de chandelles sur mon gâteau, j'en ai la certitude précise. Car à chaque jour se succède la décadence, la liberté et l'excentrisme.

Au fil que le vin ose diminuer dans mon verre, l'engourdissement se propage à chaque sentinelle corporelle. Les vêtements se font lourds, frôlant chaque envolée d'espace, animés par la propulsion sanguinaire. La chaleur augmente, me tintant légèrement de son délicieux fouet rougeâtre. Mes mouvements se réchauffent, se frôlent et se touchent; les frissons me valsent l'échine mes hanches soubressautant dans le vent. Les tissus s'entrouvent doucement, dévoilant des carrés de nudité qui s'émoustillent au frôlement des intempéries expressives. Mes mains osent se balader, danser, sauter d'une envie à l'autre. J'interroge mon complice d'un regard coquin, attend une aprobation et gambade félinement vers une source de tentacules jouïssives. Les doigts s'entremêlent immédiatement aux orifices chauds, laissant glisser les liquides sur les courbes digitales et les fiels odorants trancher les pores et noyer l'animalité. Le feu s'emprend rapidement de moi, le contrôle est perdu et je me laisse guider par les vibrations clitoridiennes et les vagues du désir charnel. Ma raison s'égare entre les langues baladeuses les crocs et les soubresauts. J'imagine l'apocalypse, la fin du monde et la symphonie des cris qui s'harmonise à la musicalité ambiante. Un concert, une oeuvre d'art, une imagination; chaque décibel escalade l'échelle démoniaque au profit d'une sensation déchirante et libératrice. L'orgasme arrive enfin, je me cabre aux quatre directions et mon bonheur se transforme en secousse richtérienne, culminant à l'ascension de ma montagne vulvaire à coup de chenilles de satin et de papillons alambiques.